“Mais, en fait, t’es forte pour une fille.”
Aujourd’hui, je tiens à m’exprimer sur ma façon de voir les choses en tant que Femme travaillant dans le monde de l’informatique.
Avant toutes choses, je précise qu’à aucun moment, je ne ferais de généralité. Le fait est que je ne peux me taire face à certaines actions/paroles et que je me dois de partager cela avec vous, je me dis que certaines personnes se reconnaîtront certainement à travers mes mots.
Mon penchant pour les domaines dits « masculin »
Depuis toute petite, je suis intéressée par ce qu’on dira, les “domaines masculins”, j’ai commencé par le foot, puis j’ai fait un baccalauréat technologique dans lequel nous étions environ 4 filles pour 70 garçons, puis des études supérieurs en développement d’application logiciel. Autant vous dire que les remarques déplacées et les critiques ne manquaient pas pour une très petite poignée de garçons.
Mais j’ai toujours eu le sentiment, dans tous ces différents domaines, d’avoir à me justifier constamment sur mon niveau, de devoir chaque jour faire plus qu’un garçon pour être prise au sérieux. Je me suis dit qu’en démarrant une activité professionnelle, qui plus est me passionnant, ces problèmes disparaîtraient. J’ai été bien naïve.
Le système de quota, entre autres mesquineries
“Hé Myriam, tu connais le système de quota ? En fait, ils recherchaient des étrangers et des filles et toi t’es les deux, c’est dingue hein !”
Mais encore ?!

À ce moment-là, j’ai compris que c’était le début d’un très long moment à passer avec ce genre d’individus. J’ai décidé de ne plus prendre en compte ces nuisibles et jouer la carte de la stratégie, en ne répondant que posément et avec un certain aplomb.
Du coup, j’avais souvent le droit au surnom la « sauvage » car je ne me laisse pas faire. Parce qu’encore une fois, une femme qui ne se laisse pas faire est « une sauvage », mais pour un homme, on dit quoi alors ? J’ai eu l’occasion de parler avec quelques filles qui m’ont raconté les problèmes qu’elles vivaient au quotidien. Vous vous demandez sûrement « Mais pourquoi ne partent-elles pas ? » et moi, je vous demanderai en retour, « Pourquoi partiraient-elles? » La plupart de ces filles pensent, encore maintenant, que de toute façon être entourée de personnes mal intentionnées est une fatalité et je dis NON!

N’ayez pas peur de voir autre chose, surtout si vous êtes au bord du burn-out, que vous n’avez plus la force d’aller travailler.
Les remarques vestimentaires, une joie!
« Vu la robe que tu portes, il ne faut pas s’étonner si on te saute dessus … »

On m’a souvent fait des réflexions sur ma façon de m’habiller soit « trop sexy » soit « en pyjama ». En revanche, j’ai rarement entendu deux hommes faire la même chose entre eux…Pourquoi ?
Messieurs, tout comme vous, je viens au travail pour travailler et non pour faire figuration dans le bureau, dans le but de vous motiver dans la journée. Je n’ai pas à vous plaire et vous n’avez pas à me faire des réflexions sur ma façon de me vêtir si je respecte le règlement.
« Tu peux te baisser un peu plus ? »
« Tu sais la prochaine fois, je mettrais un miroir sur mon pied pour pouvoir le passer sous ton bureau quand tu portes une robes »

Ne compter que sur sois-même
Certains n’ont aucune limite, ni aucun respect. Se plaindre de harcèlement en soit, ce n’est déjà pas facile. Voir le manager qui m’avait dit qu’il réglerait la situation, quelques jours auparavant, rire à pleins poumons avec le “harceleur”, ça l’est encore moins. Continuer de subir des remarques déplacées, c’est encore plus dur ! Mais quand on “ose” se défendre, on se retrouve alors avec des phrases du style :
“La place d’une femme n’a jamais été derrière un ordinateur, mais derrière les casseroles ou un balai.”

Ce genre de remarques n’étant déjà pas assez lourdes à leur goût, j’ai appris que certains faisaient des classements, je cite, “des filles les plus bonnes”. Mais voyons…Je répète que je ne fais bien évidemment aucune généralité !Mesdames ayez confiance en vous, entourez vous des bonnes personnes, vous n’êtes pas seules et il y a plus de personnes qui peuvent vous aider que vous ne le pensez.
Fort heureusement, j’ai eu le plaisir de rencontrer des personnes formidables ( femmes et hommes) qui m’ont épaulés , des personnes de confiance et respectueuses.
Lorsque j’ai décidé de quitter mon ancien poste, je savais que je ne voudrais plus rejoindre ce type de “grande” entreprise.
Je cherchais un lieu de travail où je pourrais évoluer et qui me donnerait envie de me lever tous les matins, sans avoir à redouter les réflexions et les agissements de certains.
M‘étant vite rendue compte que gagner de l’argent n’était plus le seul critère primordial, j’ai donc orienté mes recherches de la sorte.
Et aujourd’hui ?
Je travaille actuellement dans un endroit formidable qui prône le respect mutuel et l’ouverture d’esprit. Exit les différences de sexe, ici, je suis une développeuse, parmi d’autres développeurs. Et oui, ça existe !
J’ai eu la chance d’être éduquée par des parents qui m’ont dit de ne pas douter de moi ; je suis une femme forte et épanouie et je n’ai pas peur de le dire.

Homme, Femme ou Non Binaire, ne laissez jamais personne vous faire douter de vous-même. Vous savez ce que vous valez, vous connaissez vos compétences et c’est grâce à ça que vous avancerez.
Je vous embrasse fort,
Myriam